[Notation] Après la réunion en urgence du conseil d'administration de l'Agence de Notation, il a été décidé de procéder à une nouvelle dégradation de la notation de Bernard Accoyer, président de l'Assemblée Nationale.
Sa note est désormais fixée à FF-, soit une descente de deux échelons.
Cette réunion extraordinaire fait suite aux nouvelles déclarations du troisième personnage de l'Etat. En effet, s'il revient sur l'idée que l'alternance aurait les mêmes conséquences qu'une guerre (propos par ailleurs régulièrement tenu par la secrétaire d'Etat Marie-Anne Montchamp, dont l'Agence signale la particulière véhémence dans ce registre de la "théorie du chaos"), c'est pour accréditer une thèse politique plus gave encore, condensable dans l'adage suivant : "l'ultralibéralisme ou la guerre".
"J'ai dit que s'il ne fait pas les réformes qui consistent à diminuer le nombre d'agents publics qui ont explosé sous la gauche, s'il ne poursuit pas la réforme des retraites rendue nécessaire par l'abaissement de l'âge de la retraite de 65 à 60 ans en 1983, s'il remet en cause des politiques qui marchent, telles que le nucléaire, quel que soit le candidat qui ferait cela", "oui, les conséquences économiques et sociales, la baisse du pouvoir d'achat de 20, 30, 40% seraient inéluctables".
La déclaration la plus grave, ayant entraîné la réunion en urgence des instances dirigeantes de l'Agence, étant la suivante : "Si on ne peut plus expliquer que la France est dans un rythme de dépenses mortifère, ce n'est plus la peine de faire de la politique".
Faire consister la puissance de l'engagement politique dans sa propre négation (puisque l'inféodation aux critères gestionnaires et anarcho-liberaux de suppression des dépenses publiques et de destruction du bien public est précisément la mise entre parenthèse de toute idée de "politique", c'est à dire d'organisation de la vie collective), c'est franchir une étape de plus vers le nihilisme.
Le degré de suivisme néolibéral demeurant un critère de référence dans l'établissement des ratings, une telle tirade, qui n'aurait pas déparé dans la bouche d'Augusto Pinochet, se devait d'être rapidement suivie d'une réévaluation de la note de M. Accoyer.
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